490,00 $ – 3 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2017 dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve à Montréal, Québec.
On est dans Hochelaga, disons à la porte d’entrée du quartier, du côté ouest. Les deux principaux bâtiments présents sont séparés par la rue Moreau. Et sous les voies ferrées passe la rue Ontario. À gauche, il s’agit d’un bâtiment qui a originalement connu diverses vocations industrielles et qui serait aujourd’hui occupé à pleine capacité sous forme d’espaces locatifs: Les Studios Giovanelli. On y retrouve surtout des créateurs et diverses entreprises du domaine créatif. Il s’agit d’un bâtiment imposant, entre autres par sa couleur blanche mais aussi parce qu’il est le seul (ou presque), dans les alentours, à s’élever aussi haut. À droite, le 2019 Moreau, également connu sous le nom des Lofts Moreau. Sujet de controverse en raison de l’éviction il y a quelques années – voir En appui au 2019 Moreau. Il s’agit d’un bâtiment appartenant originellement à Grover et où on fabriquait de la lingerie fine.
Un imposant géant blanc, en apparente décrépitude mais qui grouille de vivacité et de créativité à l’intérieur. En face, un genre de cousin industriel tout de briques vêtu, muni d’un château d’eau d’une forme originale et plutôt rare de nos jours. L’un de ces deux éléments du cadre bâti d’Hochelaga m’apparaît nettement plus mythique que l’autre et aura certes marqué mon imaginaire de voisin de la rue Saint-Germain. Et mon fils de 3 ans de dire, lorsqu’il levait les yeux: « Regarde papa, c’est ton travail… » Son imaginaire, tout comme le mien, portera la trace de cette structure marquante et lui rappellera, au coup d’œil de mes œuvres, qu’il est né dans ce quartier, Hochelaga.
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.