490,00 $ – 3 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2022 dans le Vieux-Montréal.
Dans cette œuvre, je suis chez moi. Je suis là où j’ai envie d’être et ma solitude en ces lieux veut tout dire. Il m’arrive que d’autres photographes m’interpellent pour faire ce qu’on appelle des sorties photos… Le sentiment le plus honnête que je peux partager lorsque je sors pour une nuit de shooting est celui de l’appartenance, de l’appropriation des lieux. Je flirte avec l’intention de ne faire qu’un avec mon environnement. Je l’ai déjà écrit quelque part auparavant: lorsque je suis dehors en mode capture, j’ai le sentiment profond que la nuit m’appartient. Je suis un fauve insouciant d’autrui, avide de passer par là où il faudra pour attraper ce pour quoi je suis là. Alors les sorties de groupe, merci, mais non merci. Ça changera peut-être un jour, qui sait.
Ma zone de confort prend son sens dans l’intimité, dans le rapport si fluide que je développe avec les lieux. Il n’est assurément pas fréquent que de se coucher au milieu d’une rue de la ville de Montréal. Si je dois le faire pour obtenir ce que je veux, je le ferai (allo maman!* Je suis quand même prudent, ne t’inquiète pas!).
Avez-vous déjà humé les effluves ferrailleuses du sol contaminé des zones industrielles? C’est une odeur dure à décrire… Ce n’est pas particulièrement désagréable, ni agressant. C’est disons plutôt métallique comme fragrance. Huile et métal, je dirais. Lorsque mon odorat entre en contact avec ces odeurs, je me sens bien.
*Je mentionne occasionnellement ma maman dans mes récits… Sachez qu’elle me lit avant vous puisqu’elle révise mes textes afin d’en assurer la qualité et ainsi offrir des versions sans fautes. Ses nombreuses années d’expertise en matière linguistique au sein du ministère de la Culture et des Communications du Québec sont toujours d’actualité et vaillamment mises à contribution! Lorsqu’on travaille plutôt en solo, ça prend des alliés qualifiés… Merci maman.
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.