440,00 $ – 2 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2023 dans le quartier Rosemont, à Montréal, Qc.
Ce n’est qu’une coïncidence dans le temps entre la présentation de cette nouvelle oeuvre et la pratique du skate par mon Léo de 9 ans. C’est davantage pour moi un retour d’intérêt vers le Warehouse Vanhorne, plus de 10 ans après avoir créé « Le Warehouse« . Le skatepark n’était pas là à l’époque. Léo non plus.
Il y a quelques mois, nous sommes allés au Musée des Beaux-Arts de Montréal, en famille, voir l’exposition « À plein volume: Basquiat et la musique ». Il y avait trop de monde et les enfants n’y prêtaient pas autant d’attention que j’aurais souhaité, mais bon, je suis quand même heureux qu’ils aient pu avoir un contact visuel avec l’oeuvre de Jean-Michel Basquiat. Moi, j’y serais resté des heures, cherchant davantage à connecter avec l’univers musical qui y était présenté.
Sans vouloir faire de comparaison boiteuse avec celui qui est considéré comme l’un des artistes les plus novateurs de la seconde moitié du XXe siècle, j’ai réalisé à la sortie de l’exposition qu’une partie de mon univers créatif était également teinté de musique. Lorsque je suis au sol, étendu dans une ruelle de la ville, ou lorsque je grimpe une clôture métallique, c’est la vibe urbaine avec sa musicalité ambiante qui occupe mon esprit. Mais quand je suis devant mes écrans, paré pour une session de création qui durera des heures, des jours, la musique propulse ma bulle créative. Elle la gonfle. Elle lui offre expansion et qualité d’expression. Elle canalise ma liberté de mouvement. Elle me plonge au-delà de la vitrine numérique et me connecte avec mon sujet.
Ma trame musicale est variée selon le mood et le sujet approché. Ça peut partir dans tous les sens, passant par la musique classique ou l’opéra (j’aime bien Wagner pour les envolées grandioses et Rachmaninov pour l’esprit cinématographique que ses compositions évoquent), le jazz (là, la liste est longue et variée! – Kamasi Washington, Antonio Sanchez, ou Charlie Parker et autres grands Brubeck, Coltrane, Davis, Monk, etc…), le métal (pour l’énergie – ça peut passer de Slayer et Pantera à Primus, Wolfmother ou Tool) ou le rap et hip-hop (pour l’ambiance et l’attitude – les old school Ice Cube, NAS, NWA, DJ Krush ou Pete Rock, ou plus actuels comme Oddisee, Dave Eastet Tyler The Creator). Les trames sonores de type « film noir » à la Alfred Newman m’inspirent beaucoup également et, du côté électro, Daft Punk et LCD Soundsystem sont des incontournables. Je ne dois pas oublier mes chouchous de la scène québécoise: Jean-Michel Blais, Alexandra Stréliski, Flore Laurentienne, 20Some, Dead Obies, Les Deuxluxes, Prieur & Landry, Erik West Millette, etc… OH! Et mention spéciale pour les chœurs de moines bénédictins quand le besoin de plénitude se fait sentir! Chose certaine, autant que je revienne régulièrement à des albums « conforts », je suis très souvent en quête de nouveauté.
Avec cette nouvelle oeuvre, je suis retourné rendre visite à la scène skate-punk des années 90. Le skate et le punk rock étaient souvent liés, car les skateurs appréciaient la musique rapide et énergique qui accompagnait leurs sessions de skate et l’attitude qui vient avec. Je me suis donc laissé porter par l’énergie de quelques albums de Pennywise, me ramenant à mon adolescence… Voilà, Art My World VI.
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.