230,00 $ – 1 400,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2011 dans le Vieux-Montréal, Montréal, Qc.
À l’ombre de d’un imposant géant endormi… Grâce au réseau ferroviaire, les silos à grains de Montréal sont considérés des architectures mécaniques. On les retrouve d’Est en Ouest mais le silo à grain no 5, en activité de 1903 à1994, est un complexe monumental massif à l’image d’une machine! Son ensemble, malgré son inactivité, demeure très ancré dans la vie industrielle du port. Ce dernier est situé sur la jetée de la Pointe-du-Moulin, dans l’ouest du Vieux-port de Montréal et avait comme fonction première le tri et le stockage de grains.
De part sa nomination patrimoniale, le silo à grain no 5 est protégé par le gouvernement canadien mais son abandon est ressenti sur son ensemble par l’expansion de la rouille, les nombreuses fenêtres brisées, la végétation qui envahie les toits, la persistante odeur de grain qui rappelle un vécu désuet et de nombreux graffitis qui se multiplient depuis l’été 2009. Le personnage envahi par sa détresse, se trouve au pied du silo no 5 dans une zone interdite et sous surveillance. L’abandon du personnage transperce la toile et va rejoindre l’observateur impuissant. Sera-t-il enfin vu, entendu et/ou compris par ces hautes façades de béton aveugles, de par son manque de fenêtre ou par la caméra de surveillance en action?!
Comme bien des gens, chaque fois que je me promène dans le Vieux Port je ne peux m’empêcher d’admirer cette laideur rouillée. De m’imaginer toute l’histoire vécue autour de ce silo (détenant la 2e place au palmarès de la laideur montréalaise*) me fait ressentir une fierté Patrimoniale! *Reportage Palmarès de la laideur – Société Radio-Canada Émisssion Zone-Libre, 2005.
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.