690,00 $ – 2 900,00 $
EN DATE DU 3 OCTOBRE 2024, PLUS QUE 5 OEUVRES DISPONIBLES DANS LA SÉRIE DE 25.
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2021 à Montréal, Qc.
Je suis plutôt instinctif et j’adore suivre des pistes que je n’attendais pas. La majorité du temps, je suis l’auteur singulier de mes actions et parfois, j’aime qu’on me tende des perches. Un certain Paul, acquéreur de quelques-unes de mes œuvres, m’a récemment offert de voir s’il pouvait y avoir possibilité d’accéder au toit de l’immeuble où il travaille; la Tour de la Bourse. Je n’aurais pas particulièrement visé ce point de vue puisqu’à priori, je ne m’étais jamais arrêté à considérer les possibilités de sujets à y aborder. Mais je suis un mec poli et pragmatique, une invitation comme celle-là ça ne se refuse pas! Il n’était pas question non plus d’une commande d’œuvre, mais bien d’une simple et inattendue porte qui s’ouvrait. J’aime tout de ce genre de porte. Je me doutais bien de toute façon qu’il y aurait matière à création. Et à bien y penser, l’instinct ne se nourrit-il pas d’éléments de surprises?
J’ai donc rendez-vous à minuit avec l’agent Lobo qui m’accompagnera pour ce périple. C’est la première fois qu’il monte là-haut. Question d’effet de surprise, ça tombe bien, puisque moi aussi. Haute de ses 47 étages, cette tour a la particularité d’être située, oui, au centre-ville de Montréal, mais d’autant plus à l’avant-scène de la panoplie de gratte-ciels qui découpent la silhouette de la métropole. C’est pas mal la plus haute qui soit le plus au sud de la ville, permettant d’un côté une vue dégagée sur le fleuve et un vaste horizon sans obstruction plongeant sur le sud-ouest. De l’autre côté, on est en tête-à-tête avec toutes les constructions d’envergures, nez à nez avec les quelques plus élevées d’entre-elles.
Ici donc, AMALGAME MONTRÉAL, l’œuvre de mon premier arrêt sur ce toit. Angle sud-ouest. Oeil amusé sur mes premières amours en plongé, en petit, très petit. Étincelante lueur de rouge battant un rythme régulier que je connais bien. Riche vue où l’on aperçoit des serpentins ferroviaires et routiers qui fracturent les quartiers. Ocres chauds, grisailles durcies et teintes de verdure se confrontent dans une courte-pointe bien montréalaise. Un bras tend la main à la rive-sud, cette traversée nouvellement construite pour laquelle on m’interpelle occasionnellement: « as-tu faite le pont Champlain? » Haha! Non! Je ne le renie pas, mais disons qu’il n’est pas au top de ma liste de 423 sujets à explorer. Mais il sert bien ici, découpant d’un bleu laser la pénombre du moment.
J’ai commis cette première proposition issue de ce haut rendez-vous de mi-nuit. D’autres viendront probablement dans les mois à venir… À suivre!
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. La nuit devient alors une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Partant de la vision créative préméditée de l’artiste photographe, en passant par un œil incarné par ses lentilles, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. Les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit.