440,00 $ – 2 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2021 dans le quartier Mile-End, à Montréal, Qc.
Petite place au grand savoir-faire, un de ces chouchous du citadin qui fera un détour pour récolter sa part de bonheur en rondelle fraîchement cuite! Même l’ex-montréalais nouvellement banlieusard retrouvera presque toute son identité métropolitaine dans les versions ensachées disponibles dans les épiceries; ma blonde ne sera pas heureuse si ce n’est pas Bagel St-Viateur dans notre maison!
Avec la proposition artistique de cette oeuvre (car oui, le bâtiment voisin s’est envolé en cours de démarche (je fais ça, des fois, rarement)), on est malgré tout devant l’original, l’authentique depuis 1957. J’avais donc -22 ans au moment de l’inauguration du 263 rue St-Viateur. De toute façon, à Notre-Dame-des-Laurentides, le bagel était beaucoup moins à la mode à l’époque.
42 ans après son ouverture, mon 1er contact avec cette adresse mythique ne fut pas banal… Août 1999, 20 ans et insouciant, je travaillais alors dans le merveilleux monde de la télévision. Étant nouvel arrivant, les yeux ronds comme des 30 sous devant tous les charmes que ma nouvelle ville d’adoption me proposait, la naïveté me coulait encore dans les veines. Je travaillais pour une entreprise spécialisée dans le sport télévisé et on m’avait assigné le prestigieux titre d’assistant de production pour une équipe new-yorkaise qui venait réaliser la captation du tournoi international de Tennis masculin. On me demande au premier jour de prévoir, pour chaque matin de la semaine que nous allions passer ensemble dans la roulotte stationnée derrière le stade Du Maurier, des trucs à grignoter pour le déjeuner dans le genre beurre d’arachide, pain, jus d’orange, bagels… L’épicerie du coin ne perd rien pour attendre et j’en ramène tout le meilleur des produits génériques sans éclat…
– « Pascal, could you please go back find some REAL bagels, you know, New York style bagels? »
– « Yeah sure mister New York man! »
J’ai donc promptement appelé mon bon chum Dom Dorval qui lui, connaissait ça Montréal (en fait j’ai appelé sa pagette 911, parce que tsé, 1999…). Direction Bagel St-Viateur, là où j’allais aller chaque matin du 2 au 8 août 1999. Pendant que Thomas Johansson entamait son ascension vers la victoire du tournoi, moi je revenais vers la roulotte avec ma fraîche et fabuleuse fournée.
– « Here you go New York TV team, I found way much better than New York style bagels; MONTREAL STYLE BAGELS!! »
* MAINTENANT CESSEZ DE LIRE CECI ET PRENEZ UN DÉ. LANCEZ-LE: si vous obtenez 1 à 3, l’issue de cette histoire est que plus jamais on ne m’a réengagé pour travailler avec cette équipe (ni même au tennis d’ailleurs). Si vous obtenez 4 à 6, c’est qu’à chaque matin les membres de l’équipe versaient une larme de bonheur à chaque bouchée…
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.