440,00 $ – 2 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2023 dans le quartier St-Henri, à Montréal, Qc.
Fracture qui scinde le sud-ouest de la ville par sa nappe longue et menue, mystérieuse et noire, toute d’eau calme vêtue. Le canal est le symbole utile d’une histoire en sillons, témoin miroir du passé industriel et d’une urbanité en évolution…
Déjà au début du 18e siècle, on cherchait à surmonter les obstacles naturels entravant le commerce fluvial. Un peu plus de 100 ans plus tard, les travaux menant à la version que l’on connaît aujourd’hui furent entrepris pour développer le projet d’un canal artificiel contournant les rapides de Lachine, ouvrant ainsi une voie navigable plus sûre entre l’intérieur des terres et Montréal.
Pour ma part, comme le veut mon approche photographique naturelle, j’ai cherché à surmonter l’obstacle des clichés trop communs et trop vus de tous et chacun, débutant par mes typiques longues expositions habituelles. Je me suis agenouillé sur le béton droit, explorant angles et cadrages qui allaient me satisfaire. Il faisait près de zéro degré à 4h33 et la petite brise qui annonçait le matin n’avait rien d’enjôleuse, même bien accoutré pour prévenir le froid. L’heure tardive et la baisse d’énergie n’aidaient en rien non plus quant à l’inconfort du moment qui se faisait persistant. Ce fut donc le dernier arrêt en cette nuit de novembre 2023…
Ciao bye, canal et compagnie, je retourne chez moi pour dormir un peu. Il me restera 90 minutes de sommeil approximatif avant d’accueillir mes enfants pour le reste de cette nouvelle journée qui après tout, ne fait que commencer!
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.