490,00 $ – 4 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2023 dans le quartier Hochelaga à Montréal, Qc.
Je me faufile avec candeur dans la nuit, objectif précis en tête, lentilles au dos et trépied à l’épaule; je suis à l’heure pour notre rencontre et les retrouvailles s’annoncent à la hauteur. L’utilitarisme désuet du maître des lieux, survivant d’une époque révolue et sujet du moment à mes yeux, offre une prestance impériale au coeur des voisins d’Hochelag’ endormis.
Quand l’élégance industrielle dégage ainsi la grâce de l’identité d’un quartier, m’agenouiller devant cet hôte pour marquer mon passage n’est qu’une convenance circonstancielle, un gage d’amitié. Respect devant la sentinelle altière, gardienne et poète muette de ce coin de métropole qui fut le mien pendant 10 années. Je m’installe, paré à dégainer.
Authentique, vrai, le château d’eau impose sa valeur patrimoniale par l’unicité brute de ses caractéristiques distinctives. Il veille en immobilité, impassible géant aux pieds d’argile, portant en son antre le miroitement ténu d’une flaque qui dort en secret. Je m’applique en finesse, discrétion assurée, et je capture ce canevas atypique qui deviendra la création que j’ai envisagée.
Révérence et chapeau bas, l’âme circonspecte. Tu manques à mon quotidien ancien voisin, mais je te salue en cette nuit teintée de rouille et d’ocre, toute métal dans les ruelles de Montréal. Persiste et signe à travers les murmures flous, les regards silencieux et les envahisseurs jaloux; ta notoriété est un acquis et j’honore ta posture monumentale par l’intérêt de ton reflet sur mon œil ravi. Longue vie à toi mon ami!
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.