440,00 $ – 2 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2021 dans le Vieux-Montréal, à Montréal, Qc.
Je roule tranquillement en soubresauts sur le bitume craquelé, la lune pleine, hautaine, au tournant d’un équinoxe d’automne me guidant à l’ombre d’une structure bétonnée. Les cônes, les pancartes, les travaux, les détours; s’y retrouver m’indiffère tant il n’y a pas de circulation tout autour. Que de jouissances associées à mes avenues professionnelles… Je m’en moque, nullement désolé.
Je stationne mon véhicule sous l’autoroute Bonaventure, n’importe où, quoi qu’il en soit. Oui là c’est bon, qu’importe la loi. Sac à dos, lentilles, caméra, trépied; je déambule en direction de fidèles sujets maintes fois fréquentés. Cette zone foisonnante est le berceau de mes premières explorations et voilà que provenant d’un haut rendez-vous de mi-nuit qui avait eu lieu à proximité, l’élan nécessaire pour récidiver était donné.
S’il avait été question d’altitude dans les heures précédentes, je suis maintenant ici, atterri en oblique, connectant avec la voie publique (quelques œuvres en mode gratte-ciel viendront dans les prochains mois… Merci Paul, Mathieu et agent Lobo – à suivre…).
Parfums de fer, nez distrait, lueurs atypiques et pupilles aux aguets; mes sens confirment mon intérêt à avancer en cette direction idyllique. L’ouïe et le toucher se mettent à contribution, les deux détectant qu’au-delà de tout autre sens, une masse critique en approche confronte mes intentions.
Grinçant concert en crescendo. Hurlements de métal crissant dans la nuit et vibrations senties battent la mesure. Une bête à deux têtes se rapproche. Les feux explosent et l’alarme s’impose. Cyclope ténébriste sans haine. Je stoppe. J’assiste. J’aime. Constatez par vous-même! (vidéo)
Le calme revenu après 14 minutes et 33 secondes, j’avance et franchis le sillon de la barrière mouvante maintenant partie (les avez-vous toutes visionnées ces minutes et secondes? Moi ça m’hypnotise, surtout avec le son. Et à la fin de la vidéo se dévoile la scène où se jouera l’œuvre…).
Tout en découverte, un élément rare à mes habitudes se dresse alors devant moi. CHEVY VAN stylé, immobilisé juste là où j’aurais souhaité l’imaginer… Très peu de véhicules se retrouvent dans mes œuvres. Je ne les cherche pas, je les fuis même. Mais ici, le ton est donné, la rencontre de CHEVY VAN n’est pas en vain. Le reste du récit est image. Le reste du récit vous appartient.
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.