560,00 $ – 3 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2025 dans le Vieux-Montréal.
3 h 19 du matin. Pas un bruit. Juste le ronronnement diffus de la ville qui digère sa propre nuit.
Je suis posté là, trépied campé sur l’asphalte un peu trop craqué, l’œil rivé au viseur, le souffle suspendu. Le ciel est sec, l’air est froid. Et pourtant… la chaleur est là, quelque part entre la lueur rouge du « FARINE FIVE ROSES » et cette pancarte arrêt qui a décidé, ce soir-là, d’arrêter autre chose : le banal. Trois lettres, un geste — A R T.
L’art sans arrêt.
J’aime pas les hasards, je les provoque. Mais celui-là, il avait quelque chose de bien fignolé. Le genre de synchronicité urbaine qu’on ne calcule pas, qu’on cueille. Un punch visuel planté là, devant ce monument industriel que j’ai fréquenté plus souvent qu’un vieux chum. C’était pas prévu, mais c’était inévitable.
J’ai pris le temps de composer. Pas vite, pas pressé. J’étais à la bonne place, au bon moment. Pis ça, c’est pas toujours une question de timing — c’est une question de posture. De regard. De patience.
L’enseigne vibre dans la nuit comme un écho d’un Montréal qui s’assume. La pancarte, elle, détourne les règles. Ensemble, elles se répondent, elles se parlent. Et moi, j’écoute. J’enregistre.
Entre patrimoine et vandale inspiré, entre institution lumineuse et poésie clandestine, cette scène m’a rappelé pourquoi je sors la nuit : parce que l’art, parfois, te fait un clin d’œil au détour d’une ruelle. Pis quand c’est comme ça… tu dis pas non. Tu cadres. Tu cliques. Tu te tais.
FFR A_R_T. Voilà. C’est dans la boîte.
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Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.