360,00 $ – 2 800,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2021 dans le quartier St-Henri, à Montréal, Qc.
Le ciel qui s’allume en éclats de carte postale révèle un endroit unique à Montréal. Oasis urbaine, le restaurant Grumman ‘78 gagne rapidement la confiance d’un public multiple lors de son ouverture en 2010. Au détour du quartier Saint-Henri, on y savoure à des prix abordables des mets qui font l’orgueil de la cuisine montréalaise. Ses terrasses deviennent un espace de prédilection pour des rencontres estivales. Cocktails ou bières de microbrasserie, on y trouve à coup sûr une ivresse qui flirte avec un bon état d’esprit. Seul trait d’union peut-être pour sa clientèle diversifiée, venue du quartier comme des milieux d’affaires du centre-ville. Le soir ou lors des événements y prenant place, une faune d’artistes et de hipsters en fait également un refuge de choix.
Une signature qui s’affirme d’autant mieux grâce à une innovation marquante pour Montréal. Son camion de cuisine de rue connaît un succès immédiat. Dans les festivals et les parcs, le célèbre food truck se trouve vite rejoint par d’autres. L’idée inspire à souhait. À peine une décennie après avoir ouvert ses portes, Grumman ‘78 a déjà acquis un statut iconique pour la métropole. Symbole particulièrement déchirant des effets de la pandémie sur tout le secteur de la restauration, la fermeture du commerce suscite l’émoi en 2020.
L’âme des lieux y reste intacte et la photographie l’affirme avec tact; l’ancien garage qui abritait le restaurant compte une histoire centenaire. Véritable témoin de l’histoire manufacturière du quartier, le hangar qui servait à l’entretien des machines des industries abritées par les édifices adjacents a survécu à la Grande Dépression. Un rôle historique rayonnant ici comme il se doit. Dans la ruelle, on y voit le mythique camion démarrer en douce. Un sourire narquois défie l’espace désert. Avec autant d’adresse mise à cette entreprise, l’horizon se révèle peut-être encore plus riche pour les fondatrices. L’instant d’une crise, l’histoire retient son souffle. À la veille d’une nouvelle décennie, la ville pourrait retrouver d’autant mieux l’appétit… celui même qui est à l’origine cette perle de vie cosmopolite ayant vu le jour dans le Sud-Ouest de Montréal.
Contribution au texte : Alexis Lapointe
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.