440,00 $ – 2 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails : [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2017 sur l’île Sainte-Hélène, Montréal, Québec.
Visuellement et dans la mémoire collective, cette structure pourtant imposante située sous le pont Jacques-Cartier, est plutôt méconnue de l’ensemble de la population et pour cause, elle n’a jamais vraiment été occupée depuis sa construction en 1930. On l’appelle « pavillon de l’île Sainte-Hélène » (d’où l’acronyme du titre choisi pour l’œuvre). On rêvait à l’époque d’un haut lieu de rassemblement pour la ville, qui ne comptait jadis que très peu d’espaces du genre. Deux salles principales dans cet endroit : une salle d’exposition et une salle de bal, une immense salle de bal, prévue pour 6000 convives! L’espace ne fût jamais réellement achevé, ni occupé, principalement en raison du bruit; nous nous trouvons, à l’intérieur, littéralement sous le tablier du pont Jacques-Cartier (voir Pont Jacques Cartier II et Pont Jacques Cartier 2016) et le trafic automobile crée une vibration et un bruit important.
Une vocation toute autre que celle prévue initialement, soit en 1939: l’armée canadienne réquisitionne les lieux inoccupés, voire presque oubliés, pour y entreposer du matériel militaire. Depuis 1949, ce lieu imposant, mais dissimulé, vit dans un certain anonymat. C’est inusité… moi, j’aime ça!
Ce qui fut plus particulier pour moi, au niveau technique et en raison de la nature de l’endroit, c’est la prise de photos et puis l’assemblage; une simple lentille n’aurait pu offrir ce résultat visuel. J’ai dû mener cette opération en capturant deux cadrages distincts (un sur la gauche et l’autre sur la droite) et par la suite, les rassembler…
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. La nuit devient alors une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Partant de la vision créative préméditée de l’artiste photographe, en passant par un œil incarné par ses lentilles, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. Les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit.