1 900,00 $ – 5 200,00 $
***ÉDITION DE 3***
Technique mixte : photographie nocturne, travail numérique, impression sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 3 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails : [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2021 à Québec, Québec.
Ici le sentier s’arrête; la route disparaît dans la nuit au profit d’un ciel d’éther. Un des deux pylônes du pont Pierre-Laporte s’élève comme un obélisque dans la nuit. Sa blancheur étincelle, souveraine et rencontre la structure métallique. Une manifestation qui happe le regard et s’élance comme une croix marquant l’entrée de l’estuaire du Saint-Laurent. La lumière rouge à la cime de la colonne brille comme un flambeau. La pierre devient un faisceau lumineux oblong; la perspective appelle à s’arrêter et peut-être même – en se transportant sur les lieux – à respirer l’air marin. Grâce à un angle latéral, un autre regard émerge sur le pont qu’on appelle aussi la porte de Québec.
Souvenir d’un homme politique et rappel de la crise d’octobre, le nom du pont comporte une profonde charge historique et politique. Au moment même où se termine la crise, le gouvernement du Québec le baptise – il s’appelait initialement le pont Frontenac – en mémoire du ministre Pierre Laporte. C’était le 21 octobre 1970. Symboliquement, la croix invite au deuil. Au moment où la colonne rencontre les câbles d’acier du pont, elle prend une forme triangulaire. On imagine aisément un mât qui se fond à la voile d’une embarcation. L’imposante architecture semble devenir une porte à l’ouverture du fleuve. Un deuil deviendrait-il un seuil pour de nouveaux horizons?
Collaboration au texte : Alexis Lapointe
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.