440,00 $ – 2 200,00 $
Technique mixte : photographies nocturnes, interventions numériques, impression jet d’encre sur canevas, peinture aérosol et vernis. L’édition originale est limitée à 25 exemplaires (tous formats confondus) et chacune des oeuvres de la série est légèrement différente des autres. Pour plus de détails: [email protected].
Photographies prises par Pascal Normand en 2015 dans le quartier Mercier à Montréal, Québec.
On se fait souvent prendre au jeu. À savoir que plusieurs d’entre vous s’amusent régulièrement à essayer de deviner là où sont situés mes sujets… Ici, un incinérateur, oui. Un des incinérateurs de Montréal, oui. L’incinérateur #3 sur la rue des Carrières? Sans doute le plus connu… Mais non! Il s’agit ici de l’incinérateur Dickson (angle Dickson/Souligny). La grande différence entre les deux incinérateurs, mis à part leurs emplacements respectifs, est sans aucun doute le matériau principal de construction et de revêtement; l’incinérateur Dickson est fait de briques, tandis que l’autre est fait de béton. L’incinérateur Dickson fait partie d’une seconde vague de construction d’incinérateurs à Montréal. C’est vers 1954-1955 que cet ouvrage moderne (pour l’époque) est construit pour accueillir des déchets avec une plus grande capacité que ses prédécesseurs.
Comme un peu partout à Montréal pour les autres incinérateurs, Dickson cesse ses activités au cours des années 1970 en raison de la pollution atmosphérique. Mais comme toute construction en élévation résistant à l’érosion des années qui filent, les deux grandes cheminées constituent un repère visuel dont il est difficile d’imaginer l’absence.
J’avais visité l’incinérateur Dickson pour une 1ère fois en 2012, créant une œuvre aux accents plutôt « pop » (voir Poplove Hero). Dans mon esprit, une seconde approche était inévitable, tôt ou tard.
Telles des escapades intuitives où chaque cliché devient une étape distincte dans le processus créatif, les sorties nocturnes dédiées à la capture des sujets s’apparentent à une chambre noire à ciel ouvert. Dès lors, la nuit devient une scène riche en rencontres inspirantes, prête à révéler les nuances subtiles et délicates des ombres et de la lumière.
Avec ce travail terrain, la vision créative préméditée de l’artiste photographe passe à travers un œil incarné par ses lentilles. Conséquemment, chacun des clics devient un ingrédient artistique, témoin de l’émerveillement que seule la pénombre et sa discrétion peut offrir. C’est alors que les détails émergent avec une lenteur délibérée à travers les multiples longues expositions. Elles deviennent les strates d’où provient chaque œuvre en devenir et singulièrement, elles illustrent par une composition poétique de silhouettes qui valsent dans la lumière, une symphonie visuelle transcendant l’âme et l’imaginaire que propose l’ambiance de la nuit. Notamment, Pascal Normand artiste photographe, mais par dessus tout, Pascal Normand artiste visuel.